La possession

La possession démoniaque

Mythe ou réalité? Comment reconnaître un cas de possession? Peut-on être possédé et en état de grâce? Que faire devant une possession? Les pactes avec le démon, cela existe vraiment? Qui peut pratiquer un exorcisme? Comment se protéger contre les possessions?

Ce que dit

L’église

L’Église affirme que les démons ont vraiment le pouvoir de posséder ou d’obséder les corps des hommes; comme celui des objets matériels.

Prendre le contrôle

La possession est le phénomène par lequel le démon envahit le corps d’un homme ou d’une femme et en prend le contrôle.

Démons

Les 2 éléments fondamentaux de la possession sont :
– La présence d’un ou plusieurs démon(s) dans sa victime.
– Le commandement « despotique » du démon sur elle.

La possession

Exorcisme

L’infestation est la présence d’un démon dans un objet matériel. Les personnes qui souffrent d’une possession sont appelées :
– Énergumènes.
– Obsédés.
– Démoniaques ou possédés.

On a affaire à un exorcisme lorsque l’Église demande, avec son autorité, au nom de Jésus,; qu’une personne ou un objet soit protégé contre l’emprise du Malin et soustrait à son empire.

Sous sa forme simple, il est pratiqué lors de la célébration du Baptême. L’exorcisme solennel, appelé grand exorcisme, ne peut être pratiqué que par un prêtre; et avec la permission de l’Évêque.

Rituels

Cabalistiques

On peut classifier les cas de possession en quatre groupes, suivant deux critères: – Le consentement de la personne et son état de grâce. – La plupart des cas de possession proviennent de cérémonies occultes. Les cérémonies occultes sont: – Spiritisme. – Rituels sataniques.

1er cas

La victime est en état de grâce* et consent à la possession. C’est un cas assez rare, mais qui est rapporté par certains exorcistes. Il arrive que Dieu donne à certaines âmes la possibilité de souffrir jusque dans leur corps; la présence d’un démon pour pouvoir affermir leur désir d’aimer Dieu et de renoncer au péché.

On connaît le cas, au XIX ème siècle, du Père Surin qui fut possédé par un démon alors même qu’il réalisait un exorcisme ; ses mémoires, en ce sens, ont été très précieuses pour montrer que le démon n’a en fait aucune influence directe sur la volonté de sa victime.

Il ne fait que susciter des tentations… Mais il ne faut pas confondre ce cas avec celui des âmes qui s’offrent à Dieu comme « victime d’oblation » pour le salut des âmes ( Sainte Thérèse de Lisieux, Marthe Robin,…).

Il peut aussi arriver dans certains cas que le démon s’en prenne à des personnes avec acharnement à cause du bien qu’ils font au monde : Le saint curé d’Ars et le Padre Pio avaient l’habitude de se battre « physiquement »; contre le démon durant des nuits entières. Et il n’était pas rare qu’ils apparaissent le matin tout couverts de contusions… et que dans la journée un grand pécheur vienne se confesser.

2ème cas

La victime est en état de grâce, mais ne consent pas à la possession. Ce cas, que l’on trouve dans l’Évangile ( le jeune homme possédé depuis l’enfance Mt 17.14-21 ); est peut-être plus fréquent qu’on ne le pense.

De plus, ce cas est assez difficile à comprendre car il nous semble, à première vue, assez injuste… « Qu’a donc fait cette personne de mal pour mériter une telle souffrance ? ».

La foi nous apprend cependant que Dieu n’est pas la cause du mal et qu’il n’accepte un mal que pour en faire sortir un plus grand bien. On a vu en effet des familles entières revenir à la foi et aux sacrements grâce à ce genre d’épreuve. Ce cas se produit rarement, pour ne pas dire jamais, dans les personnes qui ont une profonde vie spirituelle et sacramentelle.

Certains exorcistes indiquent que cela peut se passer quand le rituel du baptême a été tronqué du cérémonial d’exorcisme; par négligence ou présomption.

3ème cas

La victime n’est pas en état de grâce, mais n’est pas pour autant consentante à la possession. Il s’agit en fait d’un châtiment de Dieu dû à un enracinement profond dans le péché. Dieu « permet » cette possession à cause de l’endurcissement du cœur de l’homme. Thyrée ( De daemoniacis, I pars, ch. 30, n° 9-23 ) signale principalement les désordres d’infidélité, d’apostasie, d’abus de l’Eucharistie, de blasphème, d’orgueil, les excès de luxure, de paresse, la persécution contre les serviteurs de Dieu, le manque de respect contre les parents, les violences de la colère, le mépris de Dieu et des choses saintes…

Il arrive que ces personnes aient eu une certaine vie spirituelle. Mais à force de pécher, de ne pas pratiquer leur foi, l’eau chaude est devenue tiède, puis froide… puis a littéralement gelé. Alors le démon peut très facilement prendre « les commandes » de cette âme, comme il le fit avec le malheureux Judas ( Jn 13.27 ). Dans ce cas, le démon conduit généralement sa victime au désespoir en la forçant à commettre des péchés très graves.

La victime reçoit une image tant détestable d’elle-même qu’elle ne peut plus se supporter. Elle tombe dans la schizophrénie et la dépression. Cela s’achève souvent, c’est la victoire du démon par un suicide. C’est aussi dans cette catégorie que l’on peut classer ceux qui, non baptisés, n’ont jamais eu accès à la vie de grâce.

4ème cas

La victime n’est pas en état de grâce et est pleinement consentante à la possession. Ce cas provient d’un « pacte » établi avec Satan. Dans ce cas, le possédé devient complice du démon et reçoit généralement des « dons obscurs » qui lui permettent de multiplier ses forces pour répandre le mal dans le monde.

Il y a alors une sorte « d’inversion » de l’ordre de la grâce : le possédé reçoit des pouvoirs et une protection particulière tant que ces derniers peuvent lui être utiles.

Cependant, il ne faut pas croire que le démon devienne l’« ami » de celui qui pactise avec lui, car le diable n’a pas d’ami, il n’a que des victimes. Ceux qui se prêtent à ce triste jeu peuvent avoir un instant l’impression d’avoir gagné l’amitié de Satan. Qu’ils ne se fassent pas d’illusion : le diable les méprise autant que tous les êtres humains, race largement inférieure à sa nature angélique et pourtant préférée du Créateur.

Reconnaître

La possession

Le Catéchisme de l’Église Catholique rappelle qu’il convient avant tout de bien distinguer les maladies psychiques des véritables cas de possession démoniaque ( CEC 1673 ). Le Rituel romain, quant à lui, au chapitre « De exorcizandis obsessis a daemonio », donne quelques « signes » qui permettent de diagnostiquer les cas de réelle possession diabolique : – Le fait de parler des langues non connues par la victime ( le latin, par exemple ). – L’esprit de blasphème, d’horreur instinctive ou inconsciente des choses saintes, en particulier la haine contre le Christ et la Sainte Vierge. – La révélation de choses cachées ou futures, sans raison naturelle qui puisse l’expliquer attention, le démon ne possède pas la connaissance du futur. Mais parce qu’il est de nature angélique, il peut avoir une connaissance « conjoncturelle » beaucoup plus grande que la nôtre. – L’utilisation d’une force qui dépasse les capacités humaines ( la victime peut lever toute seule une charge que plusieurs personnes ne pourraient pas lever. ) – Phénomènes d’apesanteur : voler, comme si le possédé avait des ailes ; se maintenir en l’air, sans point d’appui ; marcher sur le plafond, la tête dirigée vers le sol, etc.

Comment libérer une personne victime

D’une possession démoniaque?

L’exorcisme vise à expulser les démons ou à libérer de l’emprise démoniaque et cela par l’autorité spirituelle que Jésus a confiée à son Église ( CEC n° 1673 ). L’Église demande beaucoup de prudence à cause de la délicatesse et de la gravité du problème.

L’exorcisme solennel, appelé  » grand exorcisme « , ne peut être pratiqué que par un prêtre et avec la permission de l’évêque.

Il faut y procéder avec prudence, en observant strictement les règles établies par l’Église. Le Code de Droit Canon précise que le prêtre qui reçoit la licence de pratiquer l’exorcisme doit être doté de piété, de sagesse, de prudence et d’intégrité de vie ( Can 1172 ). Il convient donc à l’exorciste de discerner s’il s’agit d’une maladie psychique ou d’une véritable possession.

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Ensuite, il faut distinguer les cas aptes à l’exorcisme Le 1er et le 4ème cas ne conviennent pas, car ils découlent d’un consentement libre à la possession du démon : ils ne peuvent donc être annulés que par une décision personnelle exprimée à travers un profond repentir et une confession sacramentelle.

Dans tous les cas, l’exorcisme n’est vraiment efficace que s’il est suivi par une décision personnelle de renoncer à Satan ( promesse du baptême ) et par un retour aux sacrements. Sinon, la possession risque de revenir, et d’être encore pire que la précédente ( Cf. Mt 12.43-45 )

Le prêtre qui procède à l’exorcisme ( ainsi que les personnes qui retiennent le possédé pendant l’exorcisme ) doivent être eux-mêmes en état de grâce, avoir une profonde vie intérieure, et ne pas avoir dans le passé été possédés ou très affectés par le péché.

L’exorcisme ne convient pas aux personnes émotives, ni aux personnes colériques. Sachant que les démons sont, à l’égal de leur chef, les « pères du mensonges », l’exorciste doit posséder une très grande humilité pour ne pas être affecté par les insultes du démon.